Le tapis de mon filleul

Nouveau tapis tufté mais cette fois on augmente le niveau de difficulté. J’ai mis la barre bien plus haute avec le design plus complexe de ce tapis mais s’il y a bien une chose qui me booste et me pousse à me dépasser, ce sont les challenges ! Et en plus cela fait progresser et me permet d’améliorer ma technique et d’apprendre de mes erreurs.

J’ai pensé qu’un tapis dans le style urbain avec un graffiti conviendrait parfaitement à mon filleul de 12 ans. Je me suis inspirée d’images de prénom tagué sur le net, et voilà comment a germé cette idée : un mur dont le béton “s’ouvre” et se fissure pour laisser apparaître derrière un mur en brique et duquel semble sortir le prénom.

Comme je n’ai pas de rétroprojecteur, je suis obligée de scanner mon croquis, de le vectoriser pour l’agrandir sans perdre en qualité et de l’imprimer sur plusieurs pages A4 comme pour un patron pdf. Il ne faut pas oublier de le mettre en miroir parce qu’on trace le dessin sur l’envers de la toile à tufter. Sinon on se retrouve avec le prénom à l’envers c’est pas terrible…

J’ai hésité à faire le dégradé et les briques derrière le mur en béton. J’avais peur que ça soit trop compliqué, minutieux, que les poils s’entremêlent et que les lignes ne soient pas bien définies. Finalement les détails ressortent très bien mais j’y ai passé vraiment beaucoup de temps pour que ça soit joli. Je n’ai pas compté mais je dirais une bonne cinquantaine d’heures…

J’ai bien cru ne jamais réussir à le finir dans les temps parce que je suis tombée deux fois en rade de laine, la deuxième fois 5 jours avant de devoir l’offrir… Heureusement (pour une fois) je n’ai pas eu de souci avec colissimo et ma commande est arrivée 3 jours avant la deadline. Il m’a fallu ensuite encore 2 jours entiers pour terminer le tapis mais j’ai pu l’offrir à temps ouf !

Concernant la laine ça a été un peu compliqué pour choisir parce que comme d’habitude je m’y suis prise au dernier moment et il n’y avait pas tous les coloris que je voulais chez ma dealeuse habituelle. Résultat j’ai pris d’autres qualités de laine (de la bambou/laine et de la cachemire/mérinos), et j’en ai aussi commandé d’une autre marque sur internet. Cela m’a permis de tester et de les valider. Au total j’ai utilisé une trentaine de pelotes.

J’aurais bien aimé avoir un coloris qui permettent une meilleure transition entre le jaune et le orange mais je n’ai pas trouvé. Du coup j’ai tufté les transitions avec un fil de chaque couleur (on tufte généralement avec deux fils de laine). Cela donne une laine chinée, c’est pas mal pour la transition entre le rouge et le orange, moins bien pour l’autre je trouve.

Je me suis aussi aperçue 3 jours avant que je ne n’avais plus assez de colle pour le tissu de finition au dos. Je pensais en trouver facilement en magasin de bricolage autour de chez moi mais je suis rentrée bredouille après en avoir fait plusieurs, et quelques kilomètres. Le lendemain j’ai donc passé pas mal de coup de fil pour éviter de me déplacer pour rien et j’ai fini par en trouver, re-ouf ! Cette fois-ci j’ai mis un tissu d’ameublement que j’avais en stock, c’est une toile de coton bien épaisse. On voit un peu plus les reliefs au dos du tapis qu’avec un tissu de finition spécial mais ça convient aussi très bien.

Juste après avoir tufté, les fissures du mur ne se voyaient pas du tout ! La laine anthracite étant beaucoup plus épaisse que la noire, elle avait complètement écrasé les lignes. Heureusement la tonte et le sculptage m’ont permis de les faire ressortir.

Le tapis fait 110 x 80 cm, je suis au max de la taille de mon cadre. Il va falloir que je m’en fasse un plus grand pour augmenter les dimensions de mes tapis. Avec Margot on se rend un peu mieux compte de ce que ça donne :

Mon filleul était trop content de son cadeau, en plus il parait qu’il voulait un tapis ! Alors quand il est fait-main par sa marraine c’est encore mieux 😉